Une fois de plus, la violence est opposée à une revendication, même au dans l’enceinte des institutions judiciaires. L’argument de la force a résolument pris le pas sur la force de l’argument au Cameroun
Le Cameroun a offert au monde entier le 11 novembre 2020, une autre image peu honorable. Dans la salle du tribunal de grande Instance de Douala Bonanjo, du gaz lacrymogène a été utilisé sur des avocats pour les disperser. Et cela ne s’est pas fait sans bruit. Bousculades, empoignades, insultes et autres propos dégradants et irrespectueux étaient au menu. Les hommes en robe noire s’étaient massivement présentés au Tribunal depuis la mi-journée, où était programmée une première audience d’une procédure entamée la veille contre deux de leurs confrères, et qui avaient été placés sous mandat de dépôt et écroués à la prison de New Bell à Douala. A l’audience, ils se sont tout aussi massivement constitués pour la défense des deux confères, et au vu des charges retenues contre les inculpés, à savoir corruption, escroquerie et outrage à magistrat, ils ont demandé la relaxe afin qu’ils comparaissent libres, en présentant des arguments en faveur d’une pareille décision. Le juge n’a pas accédé à la demande et a renvoyé le délibéré de cette demande au 25 novembre, ce qui supposait que les deux avocats sous le coup de la procédure devaient attendre derrière les barreaux. Solidarité de corps oblige, les nombreux avocats présents au tribunal ont insisté pour que je juge revienne sur sa décision, et ont organisé un siège spontané à l’intérieur de la salle du tribunal.
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