L’homme est toujours porté à poursuivre les choses éphémères, au point de laisser sa vie ou en prendre. L’élection du 12 octobre 2025 au Cameroun laisse encore à voir la détermination à s’accrocher au pouvoir, au péril de sa ou des vies, un pouvoir loin d’être éternel cependant
Le corps sans vie du député Abé Michael Ndra, de la circonscription du Donga Mantum Ouest, dans la région du Nord-Ouest, a été retrouvé le 22 octobre 2025 au matin dans le marché de Mbonso à Mbiamé. Il avait été enlevé le 12 octobre, jour de l’élection présidentielle par des personnes non identifiées, soupçonné d’être à l’origine des fraudes massives, notamment le bourrage des urnes au profit du candidat sortant Paul Biya. Soupçons par ailleurs confirmés par la suite à travers les chiffres d’Elecam, qui donnent le candidat Paul Biya vainqueur dans cette circonscription avec un score de 100%. D’après des relais sociaux, le député aurait alors été enlevé pour, de façon ironique, le remercier « pour son bon travail », et les ravisseurs ont exigé 15 millions de francs cfa pour sa libération, ce qui n’a sans doute été fait, car au même moment, trois autres personnes enlevées avec lui ont été libérées, après paiement de rançon selon certains médias en ligne. Abé Michael Ndra était parmi les 4 députés du département du Donga Mantum, tous du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple Camerounais. Dans l’ensemble, la région du Nord-Ouest compte 20 députés, dont 2 du Social democratic Front et 18 du Rdpc. Pour une région globalement hostile au régime de Yaoundé et le théâtre depuis 2017 d’une crise armée, ce nombre de députés est généralement attribué à des opérations de fraudes massives de ces élus, qui ne lésinent à chaque élection sur aucun moyen pour prouver que le parti vit dans la région, quitte à survivre par la suite grâce au paiement d’une rançon régulière.
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