Contaminé par la maladie de l’éternité au pouvoir en vogue dans les pays francophones, il n’avait pas hésité à lâcher l’armée contre les populations qui protestaient contre la modification de la Constitution. Contraint d’abandonner, il est plus tard revenu à la raison, pour demander tardivement des excuses au peuple, sans que cela ne réveille les morts
Dans la solitude de l’exil, la mélancolie de l’éloignement, la nudité des murs pourtant bien habillés, la froideur humaine qui insiste malgré la présence des proches, Blaise Compaoré vit aujourd’hui quelque part à Abidjan la capitale de la Côte d’Ivoire, entourés de quelques membres de sa famille. Pour se sentir protégé et échapper à la justice, il a été obligé de prendre la nationalité ivoirienne en 2016. Sa situation se résume ainsi : après avoir été président de la république chef de l’Etat de son pays le Burkina Faso, il doit changer de nationalité pour continuer de vivre, dans une paix superficielle mais en réalité dans une prison intérieure. Du sommet à l’abîme, de héros à zéro, ce chemin semble prisé par les hommes du pouvoir dans l’Afrique francophone, on dirait la malédiction coloniale. En octobre 2024, Radio France internationale, dans un article intitulé « À Abidjan, la discrète vie de Blaise Compaoré, dix ans après sa fuite du Burkina Faso », relevait qu’il mène une vie discrète, âgé de 73 ans et affaibli par des problèmes de santé. Il est fréquemment aperçu dans une clinique de la ville et effectue régulièrement des séjours médicaux à l’étranger, notamment au Maroc et à Doha au Qatar, où il aurait subi une opération au cerveau en 2021.
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