Alors qu’il était convaincu de s’appuyer sur Soppo Priso pour boycotter les élections locales de décembre 1956, ce dernier va le trahir à la dernière minute en prenant la décision d’aller au scrutin. Partagé entre ses camarades dirigeants de l’Upc partisans de la violence et une partie de la base modérée, Um Nyobé est désormais dans l’impasse
Eliminer physiquement Ruben Um Nyobé, le nationaliste leader de l’Union des populations du Cameroun, nous avons raconté dans les pages de l’histoire de jeudi dernier, comment l’administration colonial en avait fait un agenda depuis au moins mai 1955, pour réussir à l’assassiner 3 ans plus tard en 1958, au mois de septembre, le 13 plus exactement. Mais revenons en 1956, pour rappeler qu’après avoir interdit l’Upc, l’administration coloniale annonce des élections locales en décembre. Le parti de Um est hors-jeu certes, mais dispose d’une forte assise au sein des populations, et il doit prendre position. Il se retrouve ainsi entre deux feux, comme décrivent les auteurs du livre Kamerun, une guerre cachée aux origines de la françafrique. » « Misant sur un « boycottage total » pour faire dérailler pacifiquement les élections, la voie devient de plus en plus étroite pour le secrétaire général de l’UPC. Car Um Nyobè n’est pas seulement acculé par le jeu de poker de Messmer, il est aussi tiraillé entre les deux tendances de son parti.
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