Les méthodes peu orthodoxes de conquête et de conservation de pouvoir, observées en Afrique francophone et au Cameroun en particulier, ont leurs germes semés depuis les luttes d’indépendance par l’administrateur colonial
L’histoire politique du Cameroun, pris un tournant décisif en 1958 sous l’impulsion de Jean Ramadier, le Haut-commissaire le plus éphémère que la France coloniale n’ait jamais envoyé dans une de ses colonies. Ce dernier ne passa en effet que 15 jours au Cameroun, mais en ce laps de temps il réussit à écarter le Premier ministre d’alors André Marie Mbida, remplacé par Ahmadou Ahidjo, le « père de la nation » et surtout précurseur du système qui s’accroche encore aujourd’hui, 67 ans après. Le déroulement des faits est raconté dans le livre Kamerun, dont les auteurs qualifient les événements de révolution de palais. En cette année faut-il le rappeler, le Cameroun oriental sous domination française avait un régime parlementaire, c’est-à-dire que les députés du parti majoritaire à l’Assemblée choisissaient parmi eux le Premier ministre qui gouvernait, il n’y avait pas de président de la République. Le même régime était en vigueur au Cameroun occidental que contrôlait la Grande Bretagne.
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