La sortie du sous-préfet d’Amban le 2 avril 2025, demandant aux autorités traditionnelles de l’aider à recenser les non autochtones de son unité de commandement, rappelle l’exploitation par l’administration coloniale des chefs traditionnels au cours des luttes pour l’indépendance au Cameroun, pour traquer les populations qualifiées d’hostiles
Les chefs espions en pays Bamiléké Les informations fournies par les gardiens de la tradition, transformés en espions à la solde de l’administration, permettaient pas la suite de mettre le grappin sur l’ennemi, les chefs traditionnels étaient devenue des agents de renseignement contre leurs peuples. Voici ce qu’en disent les auteurs du livre Kamerun dans un paragraphe intitulé « la répression par les chefs. » Nous sommes dans la région Bamiléké, deux ans après l’interdiction de l’Union des populations du Cameroun et l’intensification de la lutte armée. Pour pallier l’insuffisance du personnel administratif dans la recherche des nationalistes, Maurice Delauney choisit de s’appuyer sur les chefs de village complaisants envers l’administration et sur leurs « serviteurs » (tchindas), qui ont traditionnellement pour fonction de « faire la police » (djou-djou) sur le territoire de la chefferie. En raison du faible nombre d’administrateurs français sur place, ce relais a toujours été indispensable. Sans lui, écrit le chef de subdivision de Dschang au début de 1957, « notre action n’a plus de prise sur le pays ». « Et quelle brigade de recherche faudrait-il pour arrêter un malfaiteur, poursuit-il, si les chefs ne nous mettaient pas sur la piste et ne nous donnaient leur aide ?
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