Le mois de mai, associé à l’année 1955, sonne encore aujourd’hui dans les oreilles des Camerounais comme le mois de l’horreur. Il y a 70 ans en effet, le Cameroun sous la domination française vivait au mois de mai ce qui peut être considéré comme les pires atrocités de son histoire, commises en plein jour.
Contrairement aux méthodes un peu discrètes utilisées dans des opérations d’élimination des nationalistes, les administrateurs coloniaux s’étaient déchainés face à la détermination de l’Upc, et menèrent des opérations dont le but était, en plus de réduire à sa plus simple expression le parti nationaliste, de montrer qui commande. Nous ouvrons dans les pages de l‘histoire une série de 4 épisodes consacrées à ces évènements de mai 1955, tous les jeudis jusqu’à la fin du mois, et ce à la lumière des documents historiques consultés à cet effet. Le livre Kamerun raconte l’histoire en des termes simples. « Rassemblée le long de la chaussée en ce dimanche 15 mai 1955, la foule communie dans un même enthousiasme. Des « Noirs » endimanchés, d’un côté, portant avec fierté un lourd costume trois pièces sous leur chapeau colonial ; des « Blancs » gorgés de sueur, de l’autre, faisant crépiter leurs appareils photo en s’épongeant le front. De belles images ! Des tirailleurs en costume d’apparat marchant en cadence au son du tambour. Et des milliers d’enfants, en habit blanc, chantant à tue-tête des rengaines d’écoliers : « La Madelon », « Cadet Rousselle », « Il était un petit navire »…
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