Les attitudes vis-à-vis de la réclamation de l’autonomie du pays, était différentes en fonction des origines ethniques dans le pays bassa, où les rivalités entre communautés déterminent leurs engagements.
Dans les pages de l’histoire d’aujourd’hui, nous nous intéressons avec Achille Mbembé dans Pouvoir des morts et langage des vivants, au territoire qu’englobent les actuelles‘ divisions administratives du Nyong-et Kellé et de la Sanaga-Maritime, en observant l’évolution des différentes populations de la localité et les facteurs qui ont déterminé leurs attitudes face au mouvement nationalistes. Cette entité présente, à cette époque, la caractéristique de recouper un ensemble ethnolinguistique dominant composé de Basaá-Bakoko (compte non tenu des autres sous-groupes en bordure des fleuves qui arrosent la région : par exemple les Malimba, Yakalag, Ndonga, dont les traits culturels les exposent aussi aux influences des Duala). Mais cette apparente unité cache de nombreux clivages internes. Ainsi en est-il de celui qui, dans les représentations qu’ils ont d’eux-mêmes, sépare les Basaá des Bakoko. Ces deux groupes prétendent à une parenté anthropologique, linguistique et culturelle que les mythologies locales ratifient et font remonter à « la sortie de Ngok-Lituba ». Le poids démographique des Bakoko en fait cependant une minorité dans laquelle le découpage colonial ne vit autrefois qu’un « appendice » des Basaá, dépourvu de consistance historique propre en dépit de quelques indices étudiés par les ethnologues.
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