Les gardiens de la tradition font, comme par le passé, l’objet de manipulations par le pouvoir en place à des fins politiciennes. Piétinant leur neutralité, ils se laissent aller au soutien de la candidature du président sortant, au mépris du sacro-saint principe du secret de vote.
Les chefs traditionnels de la région de l’Ouest reçus par le Secrétaire général de la présidence de la République, c’était le 12 août 2025 au palais de l’Unité, transformé depuis la convocation du corps électoral en siège du parti au pouvoir le Rdpc. Ici se déroulent les rencontres pour la campagne du président sortant Paul Biya, initiées et présidées par Ferdinand Ngo Ngo lui-même, agissant en tant que président du comité stratégique de la campagne, et ce loin des regards du Secrétaire général du parti Jean Nkueté. 42 chefs au total, d’après les chiffres avancés par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, qui ont à l’occasion apporté leur soutien à la candidature de Paul Biya à l’élection, et demandé que les élections se passent dans la paix. Répondre à l’invitation du SgPr n’est pas en soi une mauvaise chose, du moment où la culture et les traditions dont ils sont les gardiens exigent politesse et courtoisie, aux côtés de l’hospitalité. Mais quand on sait qu’ils ne répondaient pas à l’invitation du Secrétaire général de la présidence, donc à l’institution, mais à celle de Ferdinand Ngo Ngo, président du comité stratégique de la campagne de Paul Biya, il y a là une relation incestueuse. Seraient-ils prêts, ces chefs traditionnels, à se rendre en délégation à une invitation du mandataire du candidat Serge Espoir Matomba ou Iyodi Hiram Samuel, et que leur diront-ils quand ils ont déjà clairement donné leur onction pour une candidature alors que le vote est secret et les chefs traditionnels supposés être neutres ?
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