Le 4 août 2025, se sont ouverts à Yaoundé les audiences du contentieux préélectoral pour le scrutin présidentiel du 12 octobre. Hasard de l’histoire, cette date du 4 août est tristement entrée dans les annales du Cameroun, comme celle du début de la fin d’un monde pour nombre de Camerounais qui croyaient à leur nation.
Nous sommes en 1914. Ce jour-là, comme le rappelle Jean Pierre Bekolo, les troupes qui vont chasser pour toujours les Allemands du Cameroun débarquent à Douala. Les forces alliées internationales, après avoir défait l’Allemagne en Europe, avaient par la suite entrepris de la déloger de tous les territoires qu’elle occupait, en Afrique notamment. Le Cameroun, écrit avec K à l’époque, est l’un des territoires occupés par le Reich. Ce 4 août, c’est le début, sur notre sol, de la Première Guerre mondiale, cette « guerre des Blancs » où les troupes françaises qui vont vaincre les Allemands ne sont en réalité qu’un bataillon de Congolais, tout comme les soi-disant Allemands qu’ils combattent ne sont souvent que des Camerounais engagés dans la Schutztruppe, fidèles à un ordre colonial auquel ils avaient été attachés. Pour dire simple, pour les blancs, les noirs devaient tuer d’autres noirs. Le 8 août, soit quatre jours seulement après ce débarquement, le gouverneur allemand, Karl Ebermaier, installé à Yaoundé, pressé de régler ses comptes avec ces « indigènes rebelles » d’après eux, ordonne l’exécution de plusieurs figures majeures de la résistance camerounaise.
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