S’intéresser à la gestion des affaires publique de son pays ou non, la question divisait déjà les étudiants camerounais en France dans les années 50, avec la main noire du « parrain » Louis Paul Aujoulat
Le destin politique du Cameroun, au moment des indépendances, s’est joué en France au sein des étudiants camerounais. Pressés par des revendications de toutes part dans ses colonies, pistonné par l’Organisation des Nations unis qui prônait désormais la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, les administrateurs français travaillaient désormais à laisser derrière eux des gentils et sages gouvernants. C’est au sein de la communauté estudiantine qu’ils se mirent à chercher. Nous avons déjà évoqué le parrainage de Louis Paul Aujoulat, qui actionnait sur place au Cameroun le processus d’obtention des bourses et accueillait de l’autre côté en France les jeunes bénéficiaires, pour qui il se positionnait subtilement comme le directeur de conscience et orientaient leurs choix politiques. Ses méthodes finirent par diviser la communauté estudiantine camerounaise, entre les dociles qui devaient éviter de faire la politique, en réalité s’intéresser à ce qui se passe dans leur pays, et les « rebelles », pour désigner des esprits libres qui, face aux réalités rencontrées en métropole, pensaient déjà à comment libérer leurs compatriotes restés au pays, encore sous le joug, l’oppression et la maltraitance de la part du colon. Comme le relèvent les auteurs du livre Kamerun, la « politique » devient peu à peu l’enjeu d’une guerre larvée à l’intérieur de l’Association des étudiants camerounais de France (Aecf).
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