Dans la suite de la précédente chronique, nous suivons les traces des premiers étudiants camerounais en France dans les années 50. Ces derniers, qui formeront pour les uns la première élite locale pour remplacer le colon ou le combattre pour les autres, seront étroitement surveillés par la parrain Louis Paul Aujoulat, qui se chargera avec plus ou moins de bonheur, de les formater pour assurer la continuité de l’œuvre coloniale.
Comme nous le disions précédemment avec les auteurs du livre Kamerun, les jeunes étudiants qui arrivent en France sont accueillis par Louis Paul Aujoulat. À Paris se constitue ainsi une cour, un intime cénacle, un village africain dont il est l’épicentre. Beaucoup d’éminents responsables africains lui seront redevables à un titre ou à un autre. Parmi les Camerounais, on peut citer André-Marie Mbida, Ahmadou Ahidjo, Paul Biya et bien d’autres, dont les noms sont aujourd’hui moins connus. Nombreux sont les étudiants qui nourrissent à l’époque un véritable amour – le mot n’est pas trop fort – pour Louis-Paul Aujoulat. Rendant hommage au maître, un étudiant camerounais choisira ces mots pour lui dédicacer, quelques années plus tard, son mémoire de thèse : « Au docteur Aujoulat qui a su si bien pénétrer l’âme africaine, jusqu’à ses méandres, lui dont les “avis” toujours éclairés m’ont guidé, comme un phare, tout au long de ma vie d’étudiant, toute ma profonde reconnaissance ! »
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