Les pays de la sous-région envisagent d’engager une guerre au Niger pour restaurer l’ordre constitutionnel. Mais il reste une question lancinante, celle de savoir qui va véritablement tirer les avantages d’une telle situation.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a donné le 2 août 2023 un ultimatum aux militaires au pouvoir au Niger, de remettre sur le siège présidentiel Mohamed Bazoum. Ultimatum assortie des sanctions économiques d’application immédiate, et des menaces d’opérations militaires. Mais sur place au Niger, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnps) conduite par le général Adourahamane Tchiani est restée placide, multipliant au contraire des actes de gouvernement. Dans cette mouvance, et pour prouver qu’il n’est pas en ballade, le général Tchiani a suspendu les accords de défenses signé avec la France, qui autorisent cette dernière à stationner 1500 hommes sur la base aérienne de Niamey. La France a dit ne pas prendre en considération cette suspension, arguant que le Conseil qui dirige le pays est illégitime à ses yeux. Mais face à cette détermination des militaires à poursuivre leurs actions, la Cedéao envisage désormais l’option militaire. Le 4 août, des contours d’une possible intervention ont été « définis » par les chefs d’Etat-major de la Cedeao réunis depuis le 2 août. Selon le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah « Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force. » Le 5 août, la France a indiqué qu’elle appuyait « avec fermeté et détermination » les efforts de la Cedeao pour faire échouer la tentative de putsch. « Il en va de l’avenir du Niger et de la stabilité de toute la région », a souligné le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a également affirmé qu’il fallait « prendre très au sérieux la menace de recours à une intervention » de la C
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