Les coûts de réalisation des projets publics au Cameroun sont les plus élevés comparés aux pays du même niveau de développement et de contrainte, selon les observations de la Banque mondiale. Sur place au pays, l’abondance des taxes, la mauvaise maturation des projets, les surfacturations, les rétro-commissions et la mal gouvernance contribuent à renchérir les coûts, supportés au final par le contribuable.
Quel est le coût des travaux publics au Cameroun ? La question revient chaque fois qu’un projet est lancé, car entre les coûts annoncés au départ, les prêts et autres déblocages urgents des fonds à la dernière minute, il est difficile de croire que le ministère des Travaux publics maîtrise lui-même ces coûts. Pour l’autoroute Yaoundé Douala par exemple, le projet est lancé le 13 octobre 2014, le montant annoncé pour la première phase Yaoundé -Bibodi, longue de 60 kilomètres, est alors de 284 milliards de francs cfa hors taxe, soit 338,7 milliards toutes taxes comprises. 6 ans plus tard, en 2020, alors que les travaux piétinent, le ministre des Travaux publics est interrogé à ce sujet à sénat le 18 juin par le sénateur Pierre Flambeau Ngayap. Les travaux prévus pour 4 ans avaient déjà duré 6 ans, sans avancée significative. Le ministre Emmanuel Nganou Djoumessi expliqua que « la modification du profil en travers de l’ouvrage » est une des « raisons essentielles » à l’origine des retards ayant conduit à ces prolongations de délais. Selon lui, le marché initial, conclu avec la China First Higway Engineering, portait sur « une route expresse en 2×2 voies avec une vitesse de référence de 90 km/h ».
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