Pour se faire accepter, les hommes politiques ont par le passé utilisé la technique de reconversion des caciques par l’offre des avantages. Cette pratique léguée par l’administration coloniale reste de mise
Quand en 1957, Ahmadou Ahidjo devient le Premier ministre du Cameroun oriental, ce n’est pourtant pas un boulevard qui est devant lui. Les obstacles à l’exercice de son pouvoir son nombreux. Il y a les les nationalistes de l’Union des populations du Cameroun, qui sont toujours bannis de la vie politique légale, mais qui n’entendent pas se laisser faire, les nationalistes « modérés » autour de Paul Soppo Priso, qui restent en réserve en cas de chute d’Ahidjo, et les Démocrates catholiques d’André Marie Mbida, qui qui n’ont pas encore digéré l’éviction de leur leader par les manœuvres de Jean Ramadier. Le nouveau chef du gouvernement doit donc chercher des alliances, ou plutôt des hommes en dehors de son giron tribal, en mesure de faire avaler le nouveau menu politique aux populations du Sud. C’est alors, expliquent Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, que deux personnalités de poids, ex nationalistes de premier plan, mettent leur notoriété au service du nouveau régime et scellent une réconciliation bien opportune à l’approche de l’indépendance : le Bulu Charles Assalé et le Bassa Théodore Mayi Matip.
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