Depuis l’époque de la lutte pour les indépendances, le pouvoir avait pris l’habitude de fabriquer ses opposants pour affaiblir la lutte. Le pouvoir actuel est resté sur les mêmes pas
Fabriquer les opposants, ou retourner ceux qui existent déjà pour diluer les revendications, la technique est souvent attribuée sous forme de reproche au pouvoir. Mais en la matière, le système gouvernant est dans la continuité, dans la perpétuation des actions initiées par le maître. Le livre Kamerun en parle comme étant le recrutement d’élites « modérées » et d’« interlocuteurs valables » par l’administration coloniale au Cameroun pour contrer et même contrarier l’Union des populations du Cameroun dans la lutte d’indépendance. Ainsi, avant de mettre sur orbite Ahmadou Ahidjo en 1958, la France avait misé sur deux personnages emblématiques de la période coloniale, les « modérés » Alexandre Douala Manga Bell (député MRP de 1945 à 1958) et Paul Soppo Priso (président de l’ATCAM de 1954 à 1956 et proche de la SFIO).
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