Le corps est accusé de tous les maux, entretenus par l’inertie du Pouvoir exécutif qui, président le Conseil supérieur de la Magistrature, utilise ces tares plutôt pour affirmer sa suprématie, au détriment de la démocratie.
Dans l’une de ses fables, « les animaux malades de la peste », Jean de la Fontaine, écrivain et poète de la littérature classique, disait : selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de la cour vous rendront blanc ou noir. Il pointait du doigt la justice qui depuis son époque était devenue tout sauf la justice, et ne correspondait plus qu’à la volonté du détenteur du pouvoir, en l’occurrence le plus fort ou le plus riche, par voie de conséquence. Ce qui était déclaré « juste » était ce qui rejoignait d’abord sa volonté. Ainsi, il était juste comme dans la Fable, que le lion, roi de la forêt, mange les autres animaux, et trouve plutôt l’approbation des survivants, et à l’opposé, il était « injuste » pour l’agneau de tondre l’herbe pour assouvir sa faim, ce qui a d’ailleurs été retenu comme le péché à l’origine de la colère des dieux qui avaient ainsi décidé de punir tout le monde par la peste. L’agneau fut exécuté sans d’autres formes de procès. Le plus important dans cette histoire, en réalité le reflet de la société, c’est que le lion s’est bien gardé de prononcer le verdict, il l’a fait prononcer par les autres. Bien sûr il n’a pas donné d’ordre direct, mais le simple fait qu’il ait déjà mangé d’autres animaux était un message que d’autres pouvaient subir le même sort. Les survivants se devaient bien prendre toutes les précautions pour ne pas le fâcher, ou le désigner comme coupable. La terreur qu’il inspirait lui donnait de facto raison en tout et sur tout, et qu’il ait décimé d’autres animaux était pardonnable, et même compréhensible, puisque le roi doit manger de la bonne chair.
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