Les œuvres de l’esprit, la recherche de l’immatériel, et la lutte pour une indépendance africaine, pas seulement camerounaise, sont quelques caractères dominant de cet artiste camerounais qui a tiré sa révérence le 24 mars 2020
« J’ai passé ma vie à courir derrière des constructions éphémères qui célébraient une construction africaine qui n’existait pas. J’ai été invité un nombre incalculable de fois à jouer lors des sommets de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). J’ai vu la misère matérielle dont souffrait cette institution, qui n’a jamais eu les moyens de me faire venir avec mon orchestre. Je devais constituer chaque fois un nouvel orchestre avec les musiciens locaux, dont souvent aucun ne savait lire une partition. » Ces propos sont de Manu Dibango, dans un livre publié en 2013 aux Éditions de l’Archipel, intitulé « Balade en saxo dans les coulisses de ma vie », livre qu’il a écrit avec le concours de l’essayiste Gaston Kelman. En 1989 déjà, il avait publié un autre livre au titre évocateur : Trois kilo de café, un ouvrage autobiographique qui a permis au monde entier une fois de plus de connaitre l’homme, raconté par lui-même. L’homme à la carrure imposante, le crane dénudé et les lunettes éternellement teintées, avait la particularité de créer le sourire autour de lui, par son rire poussé du fond de son ventre par un timbre vocal travaillé au saxophone et qui ne laissait personne indifférent.
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