3 janvier 1964 – 3 janvier 2024. Il y’a 60 ans, était exécuté sur la place publique à Bafoussam sa majesté Ninyim Pierre. Celui qui fût chef Baham et ministre de la santé du Cameroun à 23 ans. Le régime d’Ahidjo l’accusait de connivence avec l’Union des populations du Cameroun, ce parti nationaliste qui luttait pour l’indépendance du Cameroun. Il fut remplacé à la tête de la chefferie Baham par Teguia Kamwa Pierre Marie son frère
Il était un enfant assez particulier, élevé dans un environnement traditionnel des chefferies où l’on apprend à faire la différence entre la sagesse et l’intelligence, ou plutôt à utiliser son intelligence avec sagesse. Les historiens disent très peu sur son parcours scolaire, et l’on relève simplement qu’il était l’un des fils du chef supérieur Baham Max Kamhoua, et fait partie des jeunes envoyés en France avec le concours de Louis Paul Aujoulat. En métropole il retrouve Samuel Kame qui le prend sous ses aisselles et le parraine en quelque sorte. Nous sommes au début des années 1950, au moment où la jeunesse estudiantine a fait de l’accession à l’indépendance son cheval de bataille, et multiplie les réunions à ce sujet. En France, la tendance nationaliste ou progressiste est plus forte au sein des étudiants camerounais. Les administrateurs coloniaux au Cameroun l’avaient bien comprise, et essayaient comme ils pouvaient de fabriquer une autre jeunesse plus docile et moins contestataire.
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