Sous le choc après avoir appris l’assassinat de son époux, Marthe supporte mal de rester dans le maquis et décide de sortir, quitte à être prise. Elle était obsédée par l’idée de voir la tombe de Um Nyobé
Dans la première partie de l’histoire de Marthe Um auprès de son mari Um Nyobé, nous avons revisité sa vie en clandestinité, allant de forêts en forêts, ne voyant son mari qu’une fois par semaine quand il parvenait, grâce aux guides, à atteindre leur refuge. Jusqu’au jour où, au cours d’une visite, Um lui dit en aparté qu’il sentait la situation se dégrader et qu’il a désormais la certitude qu’il y a des agents doubles autour de lui. Cette semaine-là, il partit et ne revint plus jamais. On avait livré la tête de Jean Baptiste, comme lui rapporta le messager Raphael. Marthe Um Nyobé continue son histoire après avoir appris la mort de son époux : « Mais je suis devant une évidence, mon mari n’est plus là, il ne reste plus qu’à me livrer moi aussi. Je demande alors à mes camarades de me conduire jusqu’à la grande route, ne maîtrisant pas la piste qui y mène. Quant au reste du trajet jusqu’à Boumnyebel, je vais le faire toute seule. Ma demande est totalement rejetée. Non seulement tous refusent de m’accompagner, mais aussi ils m’interdisent de quitter le maquis, craignant pour ma vie. Ils me retiennent de force pendant une semaine. 9 jours après que Ruben a été assassiné, je parviens à convaincre Raphael qui accepte finalement de m’accompagner. Il est environ 6h du matin, il évolue avec moi jusqu’à hauteur de la colline de Mbanga, puis je poursuis le chemin seule, prête à tout, je n’ai plus peur de rien et j’évolue d’un pas ferme vers Boumnyebel, au rythme des enfants.
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