Les derniers chiffres laissent entrevoir que le Cameroun est loin de maîtriser sa démographie, tant ils sont nombreux à ne pas avoir même l’acte de naissance. Si rien n’est fait, le pays sera bientôt peuplé des fantômes, ou des êtres humains juridiquement inexistants
1 400 000 élèves ont été répertoriés au Cameroun sans acte de naissance au cours de l’année scolaire 2023/2024. Ces chiffres ont été révélés le 10 août 2024 à Douala, à l’occasion de la clôture de deux journées africaines, la 7eme Journée Africaine de l’Enregistrement des faits d’état civil et de production des statistiques de l’état civil, et la 13eme Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local, double cérémonie présidée par Georges Elanga Obam, ministre de la Décentralisation et du développement local. Dans les 1 400 000 élèves, 61 351 sont dans la Région du Littoral, avec 13 803 élèves dans le département du Wouri, où 1 782 se retrouvent dans l’arrondissement de Douala 1er. Le premier constat ici, si l’on s’en tient à ces chiffres, c’est que contrairement à ce qu’on a tendance à croire, le phénomène est assez criard dans les grandes villes, dont Douala. Et au cœur de la ville, dans le 1er arrondissement qui loge tous les services administratifs ou presque, on avoisine les 2000 élèves sans acte de naissance. Et les chiffres sont à prendre avec précaution, car ceux répertoriés l’ont été parce qu’ils sont à l’école, mais il y a un bon nombre qui ne sont pas à l’école, soit encore plus jeune, soit n’ayant pas les moyens d’y aller.
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