L’émigration gagne en ampleur au Cameroun, les chiffres explosent de mois en mois. De la persécution politique, le pays est en effet passé à d’autres formes de persécution plus subtiles, économiques, sociales et intellectuelles
L’idée de partir, de quitter le Cameroun n’est plus depuis plusieurs années une option pour des camerounais jeunes comme adultes, mais une obligation qu’ils se sont imposée. D’après eux le Cameroun est devenu invivable. Dans les années 50 jusqu’à 80, partir pour certains Camerounais, c’était se mettre en sécurité, physiquement persécutés qu’ils étaient, et traqués au quotidien du fait de leur prise de leurs positions sur la gestion du pays. Ils demandaient alors de l’asile politique à l’étranger. Cela a été le cas notamment pour les militants de l’Union des populations du Cameroun, contre lesquelles une fatwa avait été lancé, il fallait à tout pris les éliminer. D’autres ont même été suivis jusqu’en terre étrangère comme Felix Roland Moumié pour être éliminés, mais ceux qui étaient resté au pays étaient systématiquement traqués et assassinés, les proches persécutés. Le régime Ahidjo était impitoyable face à toute opinion critique, d’où la prise de l’Ordonnance de 1962 sur la subversion, qui finit d’instaurer le climat de terreur en lui donnant un caractère légal.
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