Les prises de positions claires de l’Eglise catholique en fin d’année 2024 en faveur de l’alternance au Cameroun, remet en cause les relations d’habitudes cordiales entre elle et le pouvoir politique, mais tend surtout à exprimer le ras le bol d’un conjoint dans le ménage qui dénonce les abus
Lors des homélies de fin d’année 2024, les Camerounais ont assisté à une attaque frontale, directe, impertinente, de certains hommes de l’église catholique, tous vraisemblablement outrés par l’éternité au pouvoir du système du renouveau depuis 1982. « Cela n’est pas réaliste […] Nous sommes des êtres humains. À un moment donné nous quittons ce monde, nous ne pouvons pas faire des miracles », selon l’Archevêque métropolitain de Douala Mgr Samuel Kleda. La situation difficile que vivent les Camerounais les aurait sans doute poussés à se confier de plus en plus au clergé, connu pour aider à absorber les souffrances. Ces derniers, ne pouvant encaisser sans rien dire, s’expriment désormais sur la chaire et font de cette situation des sujets de prêche, non sans irriter les soutiens du pouvoir en place. A Yagoua, l’évêque Mgr Yaouda Hourgo, est arrivé à conclure et dire que les Camerounais ne pourront souffrir plus que ça, qu’importe qui pourra prendre le pouvoir après Paul Biya. Un conflit est-il né, avec ces sorties, entre le pouvoir et l’église catholique au Cameroun, y a-t-il ingérence dans les affaires politiques par l’église, doit ‘elles rester indifférente aux souffrances du peuple au nom du respect de l’autorité politique, ces questions sont devenues dès lors existentielles au Cameroun, et remettent au goût du jour la nature d’une relation restée mitigée entre les deux entités, quand on chemine le pont de l’histoire du Cameroun. Une relation faite tantôt de connivence, tantôt de méfiance.
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