63 ans après que l’ingénieur agronome français ait prédit un avenir sombre pour certaines anciennes colonies de la France, les leçons n’ont pas été apprises, au contraire, les craintes de l’ingénieur se réalisent encore, avec l’aide des multinationales et le concours des institutions financières internationales
Deux ans après les indépendances des pays de l’Afrique noire française, en 1962, René Dumont publiait un livre intitulé « l’Afrique noire est mal partie. » 50 ans plus tard, en juillet 2012, Jean Ziegler, rapporteur spécial à l’ONU pour le droit à l’alimentation de 2001 à 2008, auteur de nombreux ouvrages dont « Destruction massive. Géopolitique de la faim, publiait un article intitulé René Dumont, visionnaire et prophète, pour revenir sur cet ouvrage et en faire le point, du haut de son expérience. Il écrit que « La destruction par leurs propres gouvernements de centaines de milliers de paysans africains et de leurs familles, prédite par René Dumont il y a cinquante ans, est en train de se réaliser. Il illustre ces propos par une anecdote lors d’une conférence à Oslo en Norvège ; « À la fin de la discussion, au fond de la salle, un homme lève la main. « Dans les supermarchés d’Oslo, on vend des tonnes de pommes de terre saoudiennes. Comment expliquez-vous ça ? » Je réagis platement : « Il n’y a pas de pommes de terre en Arabie saoudite… j’ai peine à vous croire. » Le lendemain matin, trois syndicalistes agricoles…me font faire le tour des principaux supermarchés de la ville.
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