Pour se consolider, le pouvoir instrumentalise à volonté la justice, déjà suffisamment inféodée dans sa composition et son fonctionnement.
La justice est-elle au service du pouvoir ou au service du peuple ? Dans le principe, elle est au service du peuple et est rendue en son nom, du moment où dans la rédaction des textes d’un pays, on parle de séparation des pouvoirs. Mais dans le fond pour ce qui est du Cameroun par exemple, la question reste posée quand on sait que l’Exécutif a une mainmise totale sur l’organisation et le fonctionnement de la justice. Les magistrats sont nommés et affectés par le président de la République, du haut de son fauteuil de président du Conseil supérieur de la magistrature, les membres de la Cour suprême sont nommés par lui, les membres du Conseil Constitutionnels sont tous nommés par lui. Le phénomène est encore plus accru pour ce qui est du Conseil constitutionnel. Parmi les 11 membres, le président de la république désigne 3, l’Assemblée nationale 3, le Sénat 3 et le Conseil supérieur de la magistrature 2. Déjà le Conseil supérieur de la magistrature est chapeauté par le même président de la République, donc en définitive il désigne directement 5 membres.
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