Bamoun/Tikar : le crime de lèse-majesté ?

L’incident survenu en février 2023 à Magba interprété comme l’humiliation du chef Tikar, est resté en travers de la gorge des populations, qui entendent bien prendre leur revanche en marquant leur distanciation par rapport à l’autorité du sultan Bamoun. Ce que les partisans de ce dernier ne veulent pas entendre. Les deux chefs assistent désormais impuissants au conflit entre leurs peuples respectifs

Suite aux malheureux incidents survenus dans l’après-midi du jeudi 08 août 2024, Le Sultan Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya, Roi des Bamoun, exhorte les fils et filles du Noun à mettre au-devant de tout ressenti, la paix si chère pour le département du Noun en particulier et le Cameroun en général d’une part et la confiance en Dieu Tout-Puissant, le Juge Suprême, d’autre part. Aux familles des victimes de ces regrettés incidents, le Sultan-Roi des Bamoun présente sa profonde compassion et solidarité. » Ainsi s’exprime le sultan Bamoun dans un communiqué rendu public le 9 aout 2024, deux jours après les affrontements de la localité de Magba, où d’après des témoignages, une expédition punitive composée de jeunes originaires de Foumban y a été effectuée. Les enfants de Foumban, dans l’élan de protection de l’autorité du sultan, tenaient ainsi à faire entendre raison aux populations de Magba, qui refusent que la cérémonie de lancement du festival culturel Ngouon ne se déroule sur leur terre. En d’autres termes, Les Tikar, refusant toute identification en tant que Bamoum, s’opposent fermement à l’organisation du festival dans leur localité. En réponse, les Bamoun, qui revendiquent la suprématie du sultan sur tout le territoire du département du Noun, insistent sur le fait que tous les habitants doivent prêter allégeance à leur chef traditionnel.