Au départ vantée comme le mode des élections qui permettrait l’alternance régulière des régimes en Afrique, la démocratie a été très vite dévoyée, et dans certains pays aujourd’hui elle est devenue un prétexte pour les régimes totalitaires qui ont transformé les leviers en bras séculiers
En janvier 2003, les résultats d’une étude sur la sincérité du scrutin en Afrique francophone, menée par Jean du BOIS de GAUDUSSON, Professeur à l’Université Montesquieu Bordeaux IV, Directeur du Centre d’études et de recherches sur les droits africains et sur le développement institutionnel des pays en développement (CERDRADI), ont été publiés dans les Cahiers du conseil constitutionnel numéro 13, une revue de l’institution éponyme de la France. L’auteur remarque d’emblée que « depuis le démarrage de ce que l’on appelle les « transitions démocratiques » inaugurées en 1990 par le Bénin, l’Afrique a vu se dérouler une série d’élections transparentes et calmes, dans un contexte de pluralisme politique qui leur donnait une toute autre signification, celle d’une compétition et d’un libre choix entre diverses formations politiques et non pas seulement d’un affrontement entre individus comme l’avait organisé au sein du parti unique le Cameroun ou la Côte-d’Ivoire dans les années quatre-vingt. Désormais, les partis au pouvoir commençaient à perdre les élections, plusieurs chefs d’État au Bénin à plusieurs reprises, à Madagascar, au Congo ou encore au Sénégal ont ainsi été battus et se sont inclinés.
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