Après avoir manipulé les chiffres des urnes pour obtenir un résultat favorable au président sortant, le pouvoir procède désormais par intimidation et instillant de la peur pour faire avaler la forfaiture.
Pourquoi le pouvoir de Yaoundé a-t-il si peur de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, au point de mettre le pays en état de siège ? D’où vient la peur, alors que ce n’est pas la première fois qu’on organise une élection présidentielle au Cameroun, en quoi celle de 2025 est-elle si spéciale, pour que tout le pays soit hanté par la recherche de la paix et soit pour cela rongé par la peur ? Comment en est-on arrivé là ? Déjà, en sociologie, la peur est une construction sociale, un outil politique et un phénomène qui façonne les interactions et les structures sociales. Elle n’est pas seulement une réaction individuelle à une menace, mais aussi une émotion qui peut être instrumentalisée par des autorités pour contrôler la population, comme le montre la « culture de la peur » où des informations exagérées sont utilisées pour manipuler l’opinion. Elle est analysée à travers différents aspects, comme la peur de l’autre ou la peur face à l’incertitude. Comme outil politique et de contrôle social, les régimes autoritaires peuvent exploiter la peur pour maintenir leur pouvoir, en s’appuyant sur des mécanismes de surveillance et de délation qui divisent la population et renforcent leur contrôle. Ainsi la culture de la peur consiste à répandre des peurs exagérées pour manipuler le public et influencer ses opinions ou ses comportements, à travers des discours politiques par exemple.
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