En Afrique, le Cameroun et le Sénégal sont deux anciens pays sous domination française, qui se partagent une partie de leur histoire, mais dont les destins se sont très vite séparés, pour ce qui est de la gestion du pouvoir. L’impact de cette différence dans l’alternance au pouvoir est visible sur le développement
Le 20 août 1960, le Sénégal se retire de la fédération du Mali et proclame son indépendance avec Léopold Sédar Senghor. Le régime politique est alors parlementaire, avec d’un côté le président du Conseil Mamadou Dia qui incarne le sommet de l’État dans un système parlementaire bicéphale, mais ses relations avec Senghor s’enveniment peu à peu. La cohabitation devient difficile et Senghor trouve le moyen de se débarrasser de lui. Il est accusé de tentative de coup d’état avec 4 autres ministres et condamné à 20 de prisons à l’issue d’un procès, que le procureur général de l’époque, Ousmane Camara, décrira plus tard dans ses mémoires « Je sais que cette haute cour de justice, par essence et par sa composition, a déjà prononcé sa sentence, avant même l’ouverture du procès (…) La participation de magistrats que sont le Président (Ousmane Goundiam), le juge d’instruction (Abdoulaye Diop) et le procureur général ne sert qu’à couvrir du manteau de la légalité une exécution sommaire déjà programmée. » Senghor prend ensuite ce prétexte pour instaurer un régime présidentiel fort, et 3 ans plus tard, en 1966 le parti au pouvoir l’Union progressiste sénégalaise devient le seul parti politique autorisé.
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